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Terrorisme. L’Afrique de l’Ouest et le Sahel virent au rouge - L'Humanité

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La carte accessible du Sahel comme celle de l’Afrique de l’Ouest se rétrécissent inexorablement. Et les zones « formellement déconseillées », à l’image de ce qui restait des espaces frontaliers du Burkina Faso, coloriées en rouge ce week-end par le Quai d’Orsay, ne cessent de s’agrandir. La décision des autorités françaises illustre la chute vers l’abîme du « pays des hommes intègres », considéré comme une destination relativement sûre jusqu’à la chute de Blaise Compaoré à l’automne 2014, et dont demeure aujourd’hui un simple arc teinté en orange, c’est-à-dire « déconseillé sauf raison impérative », reliant Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, soit les deux principales agglomérations du pays.

Si l’assaut d’un poste militaire en juin à Kafalo, dans le nord de la Côte d’Ivoire à la frontière avec le Burkina Faso (12 militaires et un gendarme ivoirien tués), a certainement joué un rôle dans ce basculement, nul doute que c’est bien l’assassinat de 8 employés de l’ONG Acted - dont 6 Français - survenu au Niger le 9 août dernier, dans une zone jusqu’ici considérée comme relativement sûre, qui a précipité la décision du ministère des Affaires étrangères. Les premiers pas de l’enquête confirment la préméditation d’un acte qualifié de « terroriste » par Paris. « À ce stade, il n’y a pas d’éléments indiquant que l’attaque a spécifiquement visé Acted même si on ne peut pas non plus l’exclure totalement. En revanche, c’est une attaque qui paraît avoir été préméditée pour cibler a priori plutôt des Occidentaux », explique une source judiciaire à l’Agence France-Presse, pointant le fait que des visiteurs nigériens présents au même moment dans la réserve de girafes de Kouré, située à 60 km de la capitale Niamey, n’avaient pas été inquiétés.

Le but des assaillants ? Accroître les zones d’insécurité pour les militaires comme les civils, et obtenir le départ des travailleurs humanitaires étrangers, dont le travail demeure aujourd’hui indispensable, en particulier dans les pays pauvres de la bande sahélienne. Dans un pays comme le Niger, dont la seule richesse demeure l’uranium vendu à bas prix à l’ancienne puissance coloniale française pour alimenter ses centrales nucléaires, l’aide extérieure représente près de 80 % du budget de l’État.

Dans ce contexte, le discours volontariste de Jean Castex, tenu vendredi dernier à l’occasion d’une cérémonie d’hommage aux victimes exécutées au Niger, risque de rester lettre morte : « Quitter le Niger et les pays limitrophes, ce serait céder face à des meurtriers qui cherchent à nous en chasser et à y implanter leurs bases arrière (…). Ce serait abandonner aux assassins et à leur idéologie de mort des populations entières qu’ils gouvernent par la faim, la peur et le désespoir. Ici comme ailleurs, pas question de (leur) laisser un pouce de terrain », affirmait le premier ministre. Incapables de rétablir la situation sécuritaire, la force occupante française et ses supplétifs locaux en sont pourtant réduits à rayer des pans entiers de territoire du rouge synonyme de restrictions de déplacement pour les ONG et ce qu’il reste de services sociaux, dans des zones qui constituent autant de stigmates des États faillis de l’Afrique subsaharienne. Une situation qui devrait encore s’aggraver dans les mois qui viennent au rythme des crises électorales annoncées en Côte d’Ivoire et en Guinée en octobre, au Burkina Faso en novembre, sans oublier celle du Niger en décembre.




August 18, 2020 at 01:02AM
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