Cela fait plusieurs semaines que sa courbe s’approche à chaque fois un peu plus de la verticale. Après une hausse de près de 17 % la semaine du 10 août, de près de 34 % la semaine suivante, le taux d’incidence du Pas-de-Calais a augmenté de presque 52 % entre le 24 et le 30 août, semaine de référence du dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France. Il atteignait alors 19,9 nouvelles personnes confirmées positives au coronavirus pour 100 000 habitants, avant de passer à 32,8/100 000 au 1er septembre.
Un taux encore loin de celui du Nord, arrêté le même jour à 46,5/100 000 (+29,3 % entre le 24 et le 30 août), et même très loin du taux national de 58,7/100 000 à la même date (+35 % sur la semaine précédente). Mais son évolution rapide fait bien partie des raisons pour lesquelles le département, jusqu’ici en vigilance limitée, a rejoint le Nord et 35 autres départements placés en vigilance modérée (1).
« Avec 1,5 million d’habitants, de telles évolutions génèrent un nombre important de cas associés »
« Ces dernières semaines, une dynamique s’est installée puis accélérée dans le département, où la hausse du taux d’incidence ne peut entièrement s’expliquer par l’augmentation du nombre de tests pratiqués (+17,9 % sur la semaine du 24 août, 13 243 personnes testées, ndlr), explique Pascal Jehannin, responsable de la cellule régionale de Santé Publique France, qui déplore « une hausse du taux de positivité, qui se situe désormais au-dessus de 3 % dans le Pas-de-Calais(2) ».
Et au-delà, c’est une conjonction d’éléments qui ont fait basculer le département dans cette catégorie. Comme le nombre de clusters qu’il a abrités, « jusqu’à 8 en cours d’investigation en même temps en août ». Mais aussi des caractéristiques qui lui sont propres. « Avec 1,5 million d’habitants, de telles évolutions génèrent un nombre important de cas associés », explique Pascal Jehannin, qui souligne qu’on est passé de 191 nouveaux cas la semaine du 17 août à 289 la suivante.
À côté, le Nord, avec des taux qui restent plus élevés, affiche une évolution moins marquée de ses indicateurs. La semaine du 24 août, on y a recensé 982 nouvelles personnes testées positives (+29,5 %). Mais après plusieurs semaines de fléchissement, durant lesquelles les hausses se situaient entre 6 et 12 %, la progression est de nouveau plus significative, même si on est loin des +78 % de la semaine du 20 au 26 juillet.
Pas encore de répercussion dans les hôpitaux de la région
Du côté des nouvelles hospitalisations et des admissions en réanimation pour Covid-19, les Hauts-de-France se démarquent de la tendance nationale. Alors que 1 337 malades du Covid-19 sont entrés à l’hôpital la semaine dernière en France (+23 %), ce chiffre n’a progressé que de 6,5 % dans la région où 65 hospitalisations ont été enregistrées sur la semaine. Et tandis que 210 patients Covid en France ont été admis en réanimation sur la période (+21 %), leur nombre a baissé dans la région, avec 9 admissions contre 12 la semaine précédente.
Mais se réjouir serait oublier qu’il existe un délai entre le moment de la contamination et celui d’une éventuelle prise en charge hospitalière.
1. Vingt-trois autres départements sont classés en niveau de vigilance élevé. 2. Le taux de positivité hebdomadaire au 30 août était de 3 % dans le Nord, 4,3 % en France.
September 05, 2020 at 12:31AM
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Covid-19: le passage au rouge «inéluctable» pour le Nord et le Pas-de-Calais - La Voix du Nord
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